Le passage de la microentreprise en EURL ou SASU est une étape clé pour tout entrepreneur qui souhaite structurer son activité et bénéficier d’un cadre juridique plus solide. Que ce soit pour optimiser sa fiscalité, protéger son patrimoine personnel ou simplement accompagner la croissance de son entreprise, la transformation en société représente une évolution naturelle.
Cependant, cette transition implique plusieurs choix stratégiques, notamment entre l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) et la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle). Ces deux formes juridiques présentent des différences en termes de statut social du dirigeant, régime fiscal et flexibilité de gestion.
Dans cet article, nous allons voir en détail :
- Pourquoi et quand passer de la microentreprise à une société ?
- Les différences entre EURL et SASU pour faire le bon choix.
- Les formalités à accomplir pour réussir la transition.
Pourquoi et quand passer de la microentreprise en EURL ou SASU ?
Le statut de microentrepreneur offre une gestion simplifiée et des charges sociales réduites, mais il atteint vite ses limites. Plusieurs signes indiquent qu’il est peut-être temps de passer en société :
- Dépassement des seuils de chiffre d’affaires : en 2024, les plafonds de la microentreprise sont de 188 700 € pour les activités de vente et 77 700 € pour les prestations de services. En cas de dépassement, l’entrepreneur bascule automatiquement au régime réel d’imposition. Les seuils de 2025 sont en négociation à ce jour.
- Besoin d’optimiser la fiscalité : les microentrepreneurs sont imposés sur leur chiffre d’affaires, sans possibilité de déduire leurs charges. En EURL ou SASU, ils peuvent déduire leurs frais professionnels et ainsi réduire leur imposition.
- Recherche de crédibilité et d’investisseurs : une société est souvent perçue comme plus fiable qu’une microentreprise, ce qui peut faciliter l’accès à des financements et à des partenariats.
- Protection du patrimoine personnel : contrairement à la microentreprise où le dirigeant est responsable sur ses biens propres, l’EURL et la SASU permettent de limiter la responsabilité aux apports dans l’entreprise.
En résumé : les avantages du passage en société
- Meilleure protection sociale (notamment en SASU avec l’affiliation au régime général).
- Possibilité d’optimiser la rémunération entre salaire et dividendes.
- Gestion plus flexible pour faire évoluer l’entreprise (embaucher, s’associer…).
EURL ou SASU : quelle forme choisir ?
Une fois la décision prise de quitter la microentreprise, il reste à choisir entre l’EURL et la SASU. Ces deux statuts présentent des différences majeures à bien prendre en compte.
Ce que l’EURL et la SASU ont en commun
L’EURL et la SASU sont toutes deux des sociétés unipersonnelles, c’est-à-dire constituées par un seul associé. Elles offrent les avantages suivants :
- Responsabilité limitée aux apports.
- Possibilité de transformer facilement en SARL ou SAS en cas d’entrée d’un nouvel associé.
- Immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS).
- Possibilité de déduire ses charges et d’opter pour l’IS (Impôt sur les Sociétés).
Différences entre EURL et SASU
En résumé :
- Choisir l’EURL si l’on souhaite payer moins de cotisations sociales et bénéficier d’une gestion plus encadrée.
- Choisir la SASU si l’on veut une meilleure protection sociale et une gestion plus souple, notamment en cas d’évolution future.
Quelles formalités pour passer de la microentreprise en EURL ou SASU ?
Le passage de la microentreprise en EURL ou SASU nécessite deux grandes étapes :
- Créer la nouvelle société (EURL ou SASU).
- Fermer la microentreprise.
Création de la nouvelle société
Voici rapidement les étapes de la création d’une nouvelle société. Pour plus de détail vous pouvez consulter par exemple notre article dédié à la création d’une EURL (pour la SASU le processus est identique) en cliquant sur le lien suivant : Création d’une EURL : Guide pratique et démarches.
- Rédaction des statuts : définir les règles de fonctionnement de la société.
- Dépôt du capital social : auprès d’une banque ou d’un notaire.
- Publication d’un avis de constitution : dans un journal d’annonces légales.
- Immatriculation au RCS : via le Guichet Unique de l’INPI.
Il est conseillé de faire appel à un expert-comptable pour accompagner cette transition et éviter les erreurs.
Fermeture de la microentreprise
C’est une procédure très simple (tout comme d’ailleurs l’ouverture) :
- Déclaration de cessation d’activité sur le Guichet Unique de l’INPI.
- Dernière déclaration de chiffre d’affaires à l’URSSAF.
- Clôture des obligations fiscales et sociales.
Une fois ces étapes complétées, l’activité peut se poursuivre sous la nouvelle forme juridique.
A la recherche d’un Expert-Comptable ?
Passer d’une microentreprise en EURL ou SASU implique des choix stratégiques et des démarches administratives précises. Pour vous assurer une transition optimisée et sécurisée, il est recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable. Chez Khompta, nous vous aidons à trouver le cabinet comptable qui correspond à vos besoins et qui vous accompagne dans cette transition sereinement.
Florian ARTIGLIERI. Cofondateur Khompta. Le 18.03.2025.
